Le retour

Bonjour à tous. Je lance (encore diront certains !) l’aventure d’un blog pour partager mon expérience de création d’un potager en permaculture.

Les principes de la permaculture selon Bill Molisson sont les suivants (source Wikipedia) :

  • Prévoir l’efficacité énergétique
  • Emplacement relatif
  • Circulation d’énergie
  • Effet de bordure
  • Chaque élément doit avoir plusieurs fonctions
  • Chaque fonction est remplie par plusieurs éléments
  • Travailler avec la nature plutôt que contre elle
  • Faire le plus petit effort pour le plus grand changement
  • Le problème est la solution

J’ai suivi une formation d’une journée au mois de février, formation dispensée par Stéphane CASTANIE et son père Rémi. Stéphane est un maraîcher qui s’est installé il y a 2 ans en sortie de Venansault, en créant les Jardins de Puyrajoux. La formation était en 2 parties : le matin, théorie, permaculture appliquée aux Jardins de Puyrajoux, questions/réponses sur l’application des ces techniques à nos jardins particuliers. L’après-midi, du concret : visite des Jardins, préparations des planches de culture et plantations de différents espèces : petits pois en pleine terre, et sous serre, épinards et fenouil. L’éthique de la permaculture peut être résumée ainsi :

  • Prendre soin de la nature : le sol, l’eau, l’air, les végétaux, les animaux ;
  • Prendre soin de l’humain : soi-même, la communauté et les générations futures ;
  • Créer l’abondance et redistribuer les surplus.

D’autres notions entrent en jeu : comment créer un environnement propice au potager, faire des associations de plantations, limiter la mécanisation et l’arrosage, recycler les végétaux, bannir les produits en -ide, partager la sur-production (quand il y en a), etc.

Maintenant un état des lieux de mon potager : ce n’est pas brillant. Seul point positif : la mare au fond du jardin que nous avons fait creuser lors de l’aménagement paysager. Cette mare va amener de la vie animale et végétale. Une grenouille et des insectes sont déjà présents, et nous avons la visite de canards, d’aigrettes, de poules d’eau et de héron cendré. Un rectangle d’environ 6 x 10 m a été défini. Nous avons paillé ce rectangle fin janvier (un peu trop tard) pour limiter la pousse des mauvaises herbes. Le potager est très bien situé, avec un ensoleillement très généreux tout au long de la journée. Le principal problème est l’humidité (un euphémisme) : en hiver, il est sous l’eau car dans une zone très humide de notre terrain. Quand nous avons paillé, il y avait 5 cm d’eau sur tout le potager ! La terre du potager n’est pas de la terre, c’est de l’argile . Je pourrai lancer une fabrique de poterie. Voici mon potager après le paillage :

On voit sur la photo la mare bien pleine, les différentes noues permettant d’apporter l’eau à la mare. Le but de cette mare n’est pas d’être permanente, nous verrons cet été si elle est asséchée.

Lors de ma formation, j’ai demandé à Stéphane comment faire dans mon cas, à part apprendre à nager à mes plants. La solution est bien sûre des planches de culture (séparées par des passes-pieds), mais bien élevées par un apport conséquent de terre végétale. Et bien sur d’enrichir la terre existante en fabriquant des buttes, c’est-à-dire en empilant du carton, du bois, des déchas verts, et de la bonne terre. La largeur des planches de culture dépend de la taille du jardinier. Je suis donc parti sur 5 planches d’un mètre de largeur, et des passes-pieds de 50 cm). La superficie totale de culture sera donc de 50 m². Il me restait donc la mise en œuvre des planches de culture : dépailler, délimitation des planches, préparation du sous-sol, trouver les matières premières pour la fabrication des planches de culture. Tous ces travaux ont débuté pendant les vacances de février.

Ci-dessus la première planche délimitée et dépaillée. La travail est dur car la paille est gorgée d’eau, et la terre très lourde. Mes bottes sont restées plusieurs fois enterrées.

Trois planches dépaillées

A près le dépaillage, j’ai essayé de « travailler » le sol. Qui dit permaculture dit interdiction du motoculteur : un motoculteur permet de décompactage du sol, mais son principal défaut est de mélanger et retourner les différentes couches de terre, et ainsi de mélanger des faunes n’habitant pas dans les mêmes couches. L’outil à utiliser est la grelinette (merci pour ce cadeau d’anniversaire très utile). Une grelinette ne mélange pas les couches de terre, mais aère et peut apporte un amendement en profondeur. Dans le cas de mon terrain, je vais l’utiliser les premières années pour aérer le sol et essayer de l’enrichir.

Grelinette passée sur les 3 premières planches

J’ai pu alors commencer la construction des planches : carton, bois et déchets verts. Quand on amende un terrain, il faut y apporter du carbone et de l’azote (pour faire simple). Le carbone se trouve dans les déchets « marron » (bois), l’azote se trouve dans les déchets « vert » (feuille, gazon). Le reste des apports peut être fait par le compost. J’ai donc coupé des arbres « sauvages » qui s’étaient mis dans nos haies (pour le bois), et demander à un collègue ses tontes de terrain (notre gazon n’est pas encore assez avancé pour faire une tonte). Voici donc le début des planches :

Carton + bois + coupe de gazon

Reste maintenant à ajouter l’essentiel : de la bonne terre ! J’ai fait plusieurs recherches, plusieurs devis, et je suis resté local : un entrepreneur de TP (CTPEL pour le citer) fait actuellement le terrassement d’un nouveau lotissement en sortie de bourg, pas très loin de chez nous. Il m’a donc livré 10 m3 de bonne terre végétale à l’entrée de notre terrain. Il me reste simplement 200 brouettes à remplir, à acheminer jusqu’au potager et à vider ! Le but est d’avoir environ 25 cm de bonne terre sur chaque planche.

11 m3 de terre végétale

Le transbordement de la terre a commencé le dernier week-end de février. Raphaël m’a bien aidé : il remplit une brouette pendant que je fais des allers-retours avec une autre brouette entre le tas de terre et le potager.

Terre végétale sur la première planche

En attendant la livraison de la terre, je suis allé chercher 2 m3 de compost chez Valdéfis, entreprise locale qui retraite tous les déchets verts de La Roche et des environs. Le travail a été le même que la terre : vidage de la remorque dans la brouette, et vidage de la brouette dans des bigbags pour utilisation ultérieure.

2 m3 de compost et 1 m3 de terreau (promotion HyperU)
Les 2 premières planches sont constituées

J’ai partagé mon travail avec les formateurs et les personnes présentes à la formation. Stéphane m’a alors conseillé une autre méthode : mettre la terre végétale directement sur l’argile, et recouvrir celle-ci d’une couche de carton, de bois et de déchets verts. Tout ça va se décomposer lentement, et enrichir les 2 terres du dessous L’avantage est aussi d’éviter la formation d’une croûte sur la terre par l’action du soleil et de la pluie. La terre à l’ombre sera meilleure que celle en plein air. Il me suffira simplement de faire des trous dans le carton et de planter à cet emplacement. La limitation de cette méthode est qu’il me faudra planter des plants de légumes, et non des semis (de carottes ou de pois par exemple). Je ferai donc les 3 dernières planches avec cette méthode.

Voici donc l’état d’avancement du potager hier : les 2 premières en argile-carton-bois-herbe-terre végétale, la 3ième et la 5ième en argile-terre végétale (il me reste à mettre le carton-bois-herbe) :

C’est très long pour un premier article, les suivants seront plus courts et j’espère de façon régulière.

Pour ceux qui sont arrivés au bout, une petite question : à quelle profondeur retrouve-ton des petites racines d’un plant de betterave ?

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